martes, 29 de septiembre de 2009
Wabi Sabi
"Le monde est plein sans moi, comme dans La nausée; il joue à vivre derrière une glace; le monde est dans un aquarium; je le vois tout près et cependant séparé, fait d'une autre substance..."
[Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux.]
"El mundo está lleno sin mi, comme en La nausée; juega a vivir detrás de un espejo; el mundo está dentro de un acuario; lo veo muy cercano y sin embargo separado, hecho de otra sustancia..." [Roland Barthes. Fragmentos de un discurso amoroso.]
Ces photos de Miroslav Tichy, dans la lignée de la philosophie japonaise du Wabi Sabi, sont pour moi le monde parfait vu par l'oeil imparfait, imprécis, indéfini et ignorant. Elles ont mis en cage un instant intime à l'intérieur d'une vie secrète, dérobé avec fruiction, avec dévotion. Elles sont le mystère de ce qui est autre, de ce qui vit dans l'aquarium, derrière la vitre invisible et inviolable.
Estas fotografías de Miroslav Tichy, muy en la línea de la filosofía japonesa Wabi Sabi, son para mi el mundo perfecto visto desde el ojo imperfecto, impreciso, indefinido e ignorante. enjaularon un instante íntimo dentro de una vida secreta, gozosamente, devotamente robado. son el misterio de lo otro, de lo que vive en el acuario, detrás del cristal invisible e inviolable.
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domingo, 20 de septiembre de 2009
la route
l'intime finitude
où rien n'existe et tout
pour que d'autres savoirs envahissent
les mille renaissances
qui ne savent du temps
pour que le corps déjà
démembre ses avoirs
pour que dans le chaos
le moi s'effondre après le moi
et après toute chose.
por iniciar la ruta hacia
la íntima finitud
donde nada existe y todo
por que otros saberes invadan
los mil renacimientos
que no saben del tiempo
para que el cuerpo ya
desmembre sus haberes
para que en el caos
el yo se desmorone tras el yo
y tras todas las cosas.
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jueves, 10 de septiembre de 2009
Noanoa
... y en ese bosque maravilloso, en esa soledad, dentro de ese silencio, éramos dos. Él, extraordinariamente joven y yo casi un anciano, el alma desflorada de tantas ilusiones, el cuerpo cansado de tantos esfuerzos y esa larga y esa fatal herencia de los vicios de una sociedad moral y físicamente enferma...
[P. Gauguin. 1894)
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miércoles, 2 de septiembre de 2009
summertime

on a refermé l'été. même si les dates ne correspondent pas tout à fait à ce blues intermittent qu'il nous laisse déjà, on a refermé l'été et sa porte de vieux bois derrière laquelle on imaginait une mer, même si elle n'y avait jamais été.
on a refermé l'été avec un lien fragile que n'importe quoi peut emporter, un bout de musique à deux sous qui nous laisse la voix maladroite des rêves coupés au réveil et qu'on cherche interminablement à recoudre dans les soubresauts de la mémoire.
on a refermé l'été. on a fabriqué vite fait une petite écuelle de plaisir à mettre sur la fenêtre et laper de temps en temps un arôme de fruit glacé qui ressemble à nos audaces, cette course inutile hors du temps qu'on croyait pour toujours, pour jamais plus, pour un an prochain...
hemos cerrado el verano. aún si las fechas no corresponden del todo con ese blues intermitente que ya nos deja, hemos cerrado el verano y su puerta de madera vieja tras la que imaginábamos un mar, aunque no hubiese estado nunca.
hemos cerrado el verano con un lazo frágil que cualquier cosa puede llevarse, un trozo de música de pacotilla que nos deja la voz torpe de los sueños cortados al despertar y que intentamos interminablemente coser otra vez en los sobresaltos de la memoria.
hemos cerrado el verano. hemos fabricado a toda prisa una pequeña escudilla de placer para poner en la ventana y lamer de cuando en cuando un aroma de fruta helada que se parece a nuestras audacias, esa carrera fuera del tiempo que creíamos para siempre. para nunca más. para un año que venga...
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domingo, 23 de agosto de 2009
the border line

je tisse une passion du temps
pas encore sagesse.
jamais la trace d'un enfant
—son regard bleu
à en dévier l'autre enfant le possible—
n'évite un cerf qui meurt
dans l'absolu silence.
je tais un cri
bleu rouge étincelant et pauvre
cependant.
tejiendo una pasión del tiempo
no sabio todavía.
nunca la huella de un niño
—su mirada azul
hasta vencer el otro niño el posible—
aparta un ciervo que se muere
en el absoluto silencio.
ahogando un grito
azul y rojo brillante y pobre
sin embargo.
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viernes, 14 de agosto de 2009
no hunger
tengo que esperar tus días, pequeño saltamontes
cuando no te inunde más este vacío
ni la fruta deshecha inmadura
se corrompa en tu sien
puedo esperar todas las horas
deseando que abras
otra vez los párpados, los herméticos labios
y la piel de tu frente desgarrada ahora
por tanta mala sal
hay un dolor atroz de tu vida en la mía
pequeño saltamontes hay un dolor inmenso
aun así la alegría
de sentirte otra vez enlazado
un instante
a mi árbol
Je devrai attendre les jours, petite sauterelle
où ne t'inonde plus ce vide
où le fruit immature et défait
arrête de corrompre tes tempes
je peux attendre toutes les heures
avec le seul désir de voir
à nouveau s'ouvrir tes paupières, tes lèvres scellées
et la peau de ton front maintenant déchirée
par tant de mauvais sel
il y a une douleur atroce de ta vie dans la mienne
petite sauterelle, une douleur immense
mais encore un bonheur
de te sentir à nouveau enlacé
un instant
à mon arbre
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jueves, 6 de agosto de 2009
06.08.1945

Hiroshima, Nagasaki. hay cosas que conviene no olvidar nunca.
almost blues...
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miércoles, 29 de julio de 2009
la corteza de las palabras / l'écorce des mots
¿Qué recelan las sombras
donde los ojos construyen
la hermosa alcoba del silencio,
el diario infinito de la luz acabada
el espesor suave del paso olvidado
en el temblor de hierba
ya serena,
el ave equivocada por debajo del cielo
el ave que no sabes...?
que cachent donc les ombres
là où l'oeil édifie
la belle chambre du silence,
le journal infini de la lumière éteinte
l'épaisseur douce de ce pas oublié
dans un tremblement d'herbe
apaisée déjà,
cet oiseau fourvoyé au-dessous du ciel
l'oiseau que tu ne sais...?
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jueves, 23 de julio de 2009
human thoughts
Soy vertical
pero preferiría ser horizontal.
...........
Esta noche, bajo la luz infinitesimal de las estrellas,
los árboles y las flores han derramado sus olores frescos.
Camino entre ellos, pero no se dan cuenta.
A veces pienso que cuando estoy durmiendo
me debo de parecer a ellos a la perfección —
oscurecidos ya los pensamientos.
Para mi es más natural estar tendida.
Es entonces cuando el cielo y yo conversamos con libertad,
y así seré útil cuando al fin me tienda:
entonces los árboles podrán tocarme por una vez, y las flores tendrán tiempo para mi.
Je suis verticale
mais je préfèrerais être horizontale.
..............
Ce soir, sous la lueur infinitésimale des étoiles,
les arbres et les fleurs ont versé leurs fraîches odeurs.
je marche au milieu d'elles, mais elles ne s'en rendent pas compte.
Je pense quelquefois que dans mon sommeil
je dois leur ressembler absolument —
une fois assombries les pensées.
Il est plus naturel pour moi d'être étendue.
c'est alors que le ciel et moi parlons en liberté,
et il en sera ainsi le jour où je me coucherai enfin:
les arbres pourront pour une fois me toucher, et les fleurs pourront me consacrer un peu de temps.
I Am Vertical
But I would rather be horizontal.
I am not a tree with my root in the soil
Sucking up minerals and motherly love
So that each March I may gleam into leaf,
Nor am I the beauty of a garden bed
Attracting my share of Ahs and spectacularly painted,
Unknowing I must soon unpetal.
Compared with me, a tree is immortal
And a flower-head not tall, but more startling,
And I want the one's longevity and the other's daring.
Tonight, in the infinitesimallight of the stars,
The trees and the flowers have been strewing their cool odors.
I walk among them, but none of them are noticing.
Sometimes I think that when I am sleeping
I must most perfectly resemble them--
Thoughts gone dim.
It is more natural to me, lying down.
Then the sky and I are in open conversation,
And I shall be useful when I lie down finally:
Then the trees may touch me for once, and the flowers have time for me.
(Sylvia Plath)
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jueves, 16 de julio de 2009
la nacre noire

los pies que levantan la arena de nácar
negro
y van hasta las siestas del mediodía,
dormidas bajo la duna que mueve
sin cesar sus olas.
las patas de un insecto escritas,
todavía, antes del viento,
en el de las hierbas.
P. nada largo tiempo en otra memoria,
G. también que deriva
como una resaca.
las naranjas son un sabor infinito entre la sed.
B. el bereber está contando, y es
como si se callara al tocar
tan poco
el silencio.
les pieds qui soulèvent le sable en
nacre noire
et vont jusqu’aux siestes du midi,
dormies sous la dune qui bouge
sans cesser ses vagues.
les pattes d’un insecte écrites, encore,
avant le vent,
dans celui des herbes.
P. nage longtemps dans une autre
mémoire, G. aussi qui dérive
comme un ressac.
les oranges sont un goût infini entre la soif.
B. le berbère raconte et c’est comme
s’il se taisait
tellement il touche, peu,
le silence.
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jueves, 9 de julio de 2009
desde la alameda...

...au-dessus des trois pics, si tu cherches dans la clarté ultime et tu suis le fil d'araignée entre la lune et là où disparait le soleil, tu trouves le clou étoilé et brillant de Jupiter. en dessous apparaissent les lignes diaphanes des montagnes enveloppées dans le resplandissement mauve, tout en superposition de voiles brumeux aux nuances infinies. les jeunes pics s'adoucissent comme sous un pinceau japonais et les textures se diffuminent jusqu'à ressembler à un autre ciel en casacade vers le haut. je me promène sur ce liseré inversé avec d'imperceptibles pieds et recueille en mes yeux le monde bleuté, presque sous mes mains. la lune incomplète est comme l'alabastre d'une fenêtre ouverte sur le dos du monde, brèche magique par où pouvoir me pencher sur les autres galaxies tranquilles de la nuit. là, la queue du jour est encore en train de se traîner lentement entre les coulisses obscures des monts, entre leurs jupes de gaze...
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jueves, 2 de julio de 2009
cartas de amor

peut-être cela suffit-il à gommer une seconde de stupidité, qui sait...
si escribo cartas de amor, si caligrafío cuidadosamente e incesantemente la palabra amor, si grito las dos sílabas de amor a todos los vientos, si pienso con todas mis fuerzas hasta inventar nuevas palabras de amor, si cultivo el amor en mi huerto, si sueño con las visitas que hace el amor en lo más recóndito de las prisiones...
tal vez sea suficiente para borrar un segundo de estupìdez, quién sabe...
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martes, 23 de junio de 2009
empreintes
armas, soledades
mezo la frente
íntima de los sueños
atiendo gozos, como
nocturnas travesías de ti.
je dilue en moi
armes, solitudes
et je berce le front
intime des songes
je réponds aux plaisirs, comme
de nocturnes traversées de toi.
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viernes, 19 de junio de 2009
domingo, 14 de junio de 2009
el granado rojo
millones de silencios en éste
conmigo dentro
con el llanto avivado en el granado rojo y
la pequeña comba de su fruto
con dos aletas blancas del cuerpo mío abierto
en mariposa por tu voz
viva muerte volando
con el olor de la higuera a su sombra azul devuelta
mil silencios cogidos a la brizna del aire
por las hierbas
conmigo dentro
contigo dentro y los acantos.
des millions de silences dans ce silence
et moi dedans,
et les pleurs avivés dans le grenadier rouge et
la coupelle de son fruit,
et deux nageoires blanches à mon corps, tel
un papillon qu'ouvrirait ta voix
vivante mort qui vole,
et l'odeur du figuier rendu à l'ombre bleue,
mille silences qu'accrochent quelques herbes
à ce brin d'air,
et moi dedans
et toi dedans et les acanthes.
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domingo, 7 de junio de 2009
round midnight
Tanizaki. ¿quién puede hablar mejor acerca de la sombra, de lo oscuro donde duermen todas las luces? ¿de tantos estratos acumulados en la serenidad de lo opaco para luego desvelar toda su densidad en una herida abierta, en un destello? y lo que se nos revela entonces, esa luminosa sangre, ¿no es acaso la misma sustancia del universo propio, el resplandor íntimo y celosamente protegido, la llama que nos arde?
ces blocs étrangement troubles qui thésaurisent au plus caché de leur masse des éclats fugaces et paresseux, comme si s'étaient coagulés en eux un air plusieurs fois centenaire, comme si leur épaisseur boueuse s'était formée d'alluvions lentement déposées depuis le lointain passé de la civilisation...
Tanizaki. qui peut, mieux que lui, nous parler de l'ombre, de l'obscur où dorment toutes les lumières? de tant de strates accumulés dans la sérénité de l'opaque qui dévoilent ensuite toute leur densité dans la blessure béante, en un éclair? et ce qui nous est alors révélé, ce sang lumineux, n'est-ce pas au fond la substance-même de l'univers, l'éblouissement intime et jalousement protégé, la flamme qui nous brûle?
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lunes, 1 de junio de 2009
les mots

"...C'était le livre qui parlait. Des phrases en sortaient qui me faisaient peur: c'étaient de vrais mille-pattes, elles grouillaient de syllabes et de lettres, étiraient leurs diphtongues, faisaient vibrer les doubles consonnes; chantantes, nasales, coupées de pauses et de soupirs, riches en mots inconnus, elles s'enchantaient d'elles-mêmes et de leurs méandres sans se soucier de moi: quelquefois elles disparaissaient avant que j'eusse pu les comprendre, d'autres fois j'avais compris d'avance et elles continuaient de rouler noblement vers leur fin sans me faire grâce d'une virgule..." [Jean Paul Sartre. Les mots]
les mots ont des secrets impénétrables, des reflets de moire pour tromper notre apprôche. tendres ou lapidaires, les mots sont séducteurs. les mots ne se lassent jamais de tisser des musiques captivantes où s'accrochent nos émotions, et dont nous ne sommes que les interprètes tout en nous croyant leurs compositeurs.
les mots ne se rendent jamais, ils sont inépuisables, infatigables, immortels. les mots sont notre dramatique et extraordinaire éternité.
"...Era el libro quien hablaba. De él salían frases que me aterrorizaban: eran verdaderos ciempiés, ahí pululaban sílabas y letras que estiraban sus diptongos, hacían vibrar sus consonantes dobles: cantarines, nasales, entrecortadas con pausas y suspiros, ricas en palabras desconocidas, se iban encantando a sí mismas con sus meandros sin preocuparse por mi: a veces desaparecían antes de que las hubiese entendido, otras había comprendido ya mucho antes y ellas seguían rodando noblemente hacia su meta sin perdonarme una sola coma..."
[Jean Paul Sartre. Las palabras]
las palabras encierran secretos impenetrables, reflejos de moiré para engañar nuestro acercamiento. tiernas o lapidarias, las palabras son seductoras.las palabras no se cansan jamás de tejer músicas cautivadoras donde se prenden nuestras emociones y de las que sólo somos los intérpretes, creyéndonos sus compositores.
las palabras no se rinden jamás, son inagotables, incansables, inmortales. las palabras son nuestro dramática y extraordinaria eternidad.
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miércoles, 27 de mayo de 2009
communicación
jueves, 21 de mayo de 2009
underground

© mgab. / underground. collage
je pense que rien de mauvais ne devrait naître de l'or endormi des insectes, des plantes, de leur immobilité infinie.
pienso que nada malo debería nacer del oro dormido de los insectos, de las plantas, de su inmovilidad infinita.
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jueves, 14 de mayo de 2009
beautiful worlds

Me urge otra vez tocar los labios
del sueño que te encierra,
híbrida hija, arena, poesía…
beautiful worlds que agredan mis ojos
je dois de toute urgence toucher à nouveau les lèvres
du rêve qui t’enferme,
enfant hybride, sable, poésie…
beautiful worlds qui assaillent mes yeux
beautiful worlds...
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sábado, 9 de mayo de 2009
l'envol
D. m'a donné la chauve souris au sortir de l'expo Sudek-Steichen, à l'espace Van Gogh. D. est à l'âge de l'envol, de la volonté de l'envol, du désespoir que cause la pesanteur de l'être.
apprendre à voler, un jour...
Ala sobre hombro humano, en una foto de cuerpo sugiriendo el levantar el vuelo o el aterrizaje, otra vez el contacto con el suelo. Quizá también la imposibilidad de volar.
D. me ha dado el murciélago al salir de la exposición Sudek-Steichen, en el espace Van Gogh. D. está en la edad del despegue, de la voluntad del despegue, de la desesperanza que causa la pesadez del ser.
aprender a volar, algún día...
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sábado, 2 de mayo de 2009
sábado, 25 de abril de 2009
las emociones inconscientes

... no saber nunca cuánta es la luz
ni cómo viene lloviendo por esas horas
secas...
sensato al abrirle tu piel
tú sabrás sólo del alivio
de la risa en el trigo y
de cualquier torbellino de espigas
como la sed
o el anhelo del mar entre los poros del cielo...
...ne sais jamais le poids de la lumière
ni le chemin qu'elle suit jusqu'à pleurer
entre ces heures sèches...
sois assez sage pour lui ouvrir ta peau
et ressentir le goût du rire entre le blé
d'un tourbillon d'épis,
comme la soif,
ou du désir de mer entre les pores du ciel...
emociones...
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martes, 21 de abril de 2009
rouge désir

ganas de deseo y de pasión, ganas de olvidarse del tedio, del conformarse, del pasar. otras ganas de vivir. otras ganas de Sur.
envies de s'abîmer dans quelque châleur, ce printemps qui n'arrve jamais, les matins encore froids de gants et d'écharpe, le soleil affaibli par on ne sait trop quel air du nord, de l'ouest, du levant, la fameuse sensation thermique... la froideur des chiffres qui s'incrustent, la froideur de l'in-convivialité quotidienne, le laconisme pourtant éternel des jours de chômage, le couteau de l'agressivité en légitime défense. et les peines domestiques pour les amis brisés.
envies de désir et de passion, envies d'oublier le morne, le conformisme, le je m'en foutisme. d'autres envies de vivre. d'autres envies de Sud.
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miércoles, 15 de abril de 2009
eau de printemps nº 2

malgré tout, comment ne pas croire que la vie déborde nos tristesses?
a pesar de todo, ¿cómo no creer que la vida desborda nuestras penas?
eau de printemps nº 1
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miércoles, 8 de abril de 2009
l'Aquila, en Italie
tu dis l’ombre
tu dis le jour de l’ombre
tu dis le jour de l’ombre et j’écoute
l’ombre éclatée sur ce long jour
de paupières closes et de sel.
tu dis la nuit et tous ces chiens
accourent, qui lèchent les mains tièdes
baignées de sel.
tu dis le soir
et s’agrandit la crudité de l’ombre
croûte de sel entre les heures.
dices la sombra
dices el día de la sombra
dices el día de la sombra y escucho
la sombra estallarse sobre el largo día
de párpados cerrados y de sal.
dices la noche y todos esos perros
acuden, que lamen las manos tibias
bañadas de sal.
dices la tarde
y crece la crudeza de la sombra
costra de sal entre las horas.
viernes, 3 de abril de 2009
un arbre
© anonyme / un arbre.
j'aime l'image d'un arbre: une silhouette tranquille et imparfaite qui naît pratiquemment n'importe où, d'une graine apportée par on ne sait quel vent. la force initiale de quatre minuscules racines. la forme irrégulière et compacte, parfois accidentée. parfois torturée. l'épanouissement des bras, libre, en tout sens, généreux. les fruits et les fleurs comme un cadeau promis. le refuge, l'ombre —ah, l'ombre d'un arbre!—. les cycles respectés, le sommeil de l'hiver et le luxuriant été. trois notes d'un oiseau. et la musique entre les feuilles, ce bruissement...
une vie, probablement.
amo la imagen de un árbol: una silueta tranquila e imperfecta naciendo casi en cualquier sitio, de una semilla traída por no se sabe qué viento. la fuerza inicial de cuatro minúsculas raicillas. la forma irregular y compacta, a veces accidentada. a veces torturada. la plenitud de los brazos, libre, en todas las direcciones, generosa. los frutos y las flores como un regalo prometido. el cobijo, la sombra —¡ah, la sombra de un árbol!—. los ciclos respetados, el sueño del invierno y el lujurioso verano. tres notas de un pájaro. y la música entre las hojas, ese susurro...
una vida, probablemente.
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viernes, 27 de marzo de 2009
really the blues

really the blues...
¿será la primavera?
c'est à cause du printemps?
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lunes, 23 de marzo de 2009
un visage

il y a des visages qui sentent la tristesse. et d'autres qui sentent le printemps. les vieilles portes décrépies ne peuvent rien contre cet accès de jeunesse, ce petit vrillon de fraîcheur cloué dans l'air poussiéreux des villes, tourbillonnant au fond de la rétine sans qu'aucune autre image ne puisse l'en déloger, obstiné à nous rouvrir le monde à la fin d'un hiver.
il y a des visages qu'on devrait prescrire aux hargneux, aux sans âme, aux ingrats et aux malhonnêtes de tous poils. il y a des visages qu'on devrait afficher sur son miroir, tous les matins, pour oublier ses propres rancunes contre le monde.
hay caras que huelen a tristeza. y otras que huelen a primavera. las viejas puertas desconchadas son impotentes ante esa erupción de juventud, esa pequeña viruta de frescura clavada en el aire polvoriento de las ciudades, ese torbellino en el fondo de la retina que ninguna otra imagen es capaz de desalojar, obstinada en abrirnos otra vez el mundo al final de un invierno.
hay caras que se deberían prescribir a los hoscos, a los desalmados, a los ingratos y a los deshonestos de cualquier calaña. hay caras que se deberían pegar al espejo, todas las mañanas, para olvidar los propios rencores contra el mundo.
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sábado, 14 de marzo de 2009
géologie, généalogie, d'autres strates...

[papel, tinta china, agua, metacrilato]
jaillit la douce incontinence
de la solitude.
je vois à l’intérieur de moi el dulce bosque,
géographie sillonnante des absents,
et la géologie de leurs corps
nourrir des flammes rouges que perturbe le vent
en permanence pour la soif.
Trazo un confuso continente
de donde surge
la dulce incontinencia de la soledad.
veo dentro de mi el dulce bosque,
geografía que surcan los ausentes,
y la geología de sus cuerpos
nutrir las llamas rojas que perturba el viento
para la permanente sed.
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sábado, 7 de marzo de 2009
sábado, 28 de febrero de 2009
la sombra
je viens de voir à la Casa de las Alhajas une partie de l'exposition du Museo Thyssen-Bornemisza La Sombra (l'Ombre). Intéressante.
ça m'a rappelé cette photo prise y a quelques années au hasard d'un travail aux environs de Madrid: rien à voir avec une femme en boubou transportant son plat de manioc sur quelque chemin torride d'Afrique. non, ce n'est que moi, un peu moins exotique que l'apparence.
trompeuses, les ombres...
acabo de ver en la Casa de las Alhajas una parte de la exposición del Museo Thyssen-Bornemisza La Sombra. interesante.
y me ha venido a la memoria esta foto tomada al azar de un trabajo en los alrededores de Madrid: nada que ver con una mujer en boubou llevando su fuente de mandioca por algún tórrido sendero de África. No, sólo soy yo, un poquito menos exótica que la apariencia.
tramposas, las sombras...
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domingo, 22 de febrero de 2009
une ligne...
..una línea, quizá de vida: la de antes cuando los pueblos cosían a lo largo de sus muros un rebatido para la conversación y el intercambio, para un momento de existencia en común. era más bien en el crepúsculo de la tarde, al final del sol, en la última templanza de la tarde. formaba parte de la 'belle saison' y de las querencias gregarias. venía bien y daba calor. olía a jornada cumplida y a cansancio. olía a derecho a descansar y ser simplement feliz.
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domingo, 15 de febrero de 2009
her memory

...cette mémoire des étoiles...
...sur la plage le sable bêle comme des moutons d'infinis
quand la mer bergère m'appelle...
[Léo Ferré]
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sábado, 7 de febrero de 2009
l'escalier

tendrán el aire de abril
confundirán la gota con la lágrima
y el océano se hará más inmenso
que antes de la lluvia de tu voz.
Voy a verte y el espacio acoplará su densidad
a lo que eres sin yo saberlo
desconocido otro
tan íntimo
je vais te voir
et les mots auront un air comme d'avril
et confondront les gouttes et les larmes
et l'océan deviendra plus immense encore
qu'avant la pluie de ta voix.
je vais te voir et l'espace adaptera sa densité
à ce que tu es sans que je sache,
inconnu et autre,
si intime.
© mgab. / l'escalier. 09
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lunes, 26 de enero de 2009
les mains sales
al fulgor de los epitafios entre los trigos
detras del aura roja que encienden los insultos
—por dejar que estén sobre su mesa las manos sucias—
profunda,
la pena del mundo.
il lui faudrait reconnaître,
à cause de l'ardeur des
épitaphes entre les blés
derrière la lueur rouge qu'allument les insultes
—permettant que ces mains se posent, sales, sur sa table—
profonde,
la peine du monde.
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domingo, 18 de enero de 2009
y la nave va...
y la nave va...
en este mundo sembrado de minas anti-personales, la navegación sostenida se está haciendo difícil. seguimos sin embargo cruzando el océano de lava candente, intentando mantener el rumbo firme sin dejar de compartir la mirada atónita y desolada.
tanta maldad incontrolada y admitida, con la sonrisa mirando por otro lado, no deja de distraer un instante la mirada del propio ombligo acobardado por otra crisis, la nuestra, la que nos atenaza las entrañas.
y al final volveremos a ella, la única capaz de conmovernos de verdad.
et le bateau va...
dans ce monde semé de mines anti-personnes, la navigation cohérente devient difficile. nous continuons pourtant de traverser cet océan de lave incandescente en essayant de maintenir fermement le cap, tout en prenant part au regard incrédule et désolé.
tant de férocité incontrôlée et admise, avec notre sourire regardant ailleurs, ne fait que distraire un moment le regard de notre propre nombril effrayé par une autre crise, la nôtre, celle qui nous prend aux tripes.
et nous y reviendrons finalement, à la seule capable de nous émouvoir réellement.
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martes, 13 de enero de 2009
martes, 16 de diciembre de 2008
domingo, 7 de diciembre de 2008
chemin confus...

Viajo hasta el infinito
leyéndote
te pareces a un hermano
desconocido, lejos y cerca
íntimo como mi alma
puedo escribir ahora
sobre el hielo o sobre las marmotas
y sigues ahí buscando conmigo
lo que hacen las palabras
apoyando tu dedo
en esta misma llaga donde
sangra algo conocido
tan dulce, y aun hermoso
lleno y vacío
plenitud en la muerte.
Tú vas a los caballos
yo te sigo en los bancos del INEM
rodeada de caras ausentes.
Porque también mi alma
es el solo refugio,
aquí descanso y no me ve el mundo.
[Leyendo a Bukowsky]
je te lis et je vogue
vers l'infini
tu ressembles à un frère inconnu,
lointain et prôche
intime comme une âme
je peux écrire, là,
à propos du gel ou bien sur les marmottes
et tu continues de chercher avec moi
ce que font les mots
en appuyant ton doigt
sur cette même plaie où
saigne quelque chose de connu
si doux, et même tellement beau,
plein et vide
plénitude dans la mort.
Toi tu vas aux courses
moi je te suis sur les bancs de la ANPE
entourée de visages absents.
parce que mon âme m'est aussi
le seul refuge,
je my repose et le monde ne me voit pas.
[en lisant Bukowsky]
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