jueves, 9 de julio de 2009

desde la alameda...

© mgab. / desde la alameda. cahier de dessin.




...encima de los tres picos, si buscas entre la claridad última, siguiendo el hilo de araña entre la luna y donde desaparece el sol, encuentras el clavo estrellado y brillante de Júpiter. por debajo están las líneas diáfanas de las montañas envueltas en el resplandor malva, todo superposición de velos neblinosos de infinitos matices. los picos jóvenes se suavizan como bajo un pincel japonés y se desdibujan las texturas hasta parecer otros cielos en cascada hacia arriba. paseo por esa cenefa invertida sobre el infinito con imperceptibles pies y recojo el azulado mundo en mis ojos, casi bajo mis manos. la luna incompleta es como el alabastro de una ventana abierta sobre la espalda del cielo, agujero mágico por donde podría asomarme a las otras galaxias quietas de la noche. aquí todavía está la cola del día arrastrándose despacio entre los bastidores oscuros de los montes, entre sus faldas de gasa...


...au-dessus des trois pics, si tu cherches dans la clarté ultime et tu suis le fil d'araignée entre la lune et là où disparait le soleil, tu trouves le clou étoilé et brillant de Jupiter. en dessous apparaissent les lignes diaphanes des montagnes enveloppées dans le resplandissement mauve, tout en superposition de voiles brumeux aux nuances infinies. les jeunes pics s'adoucissent comme sous un pinceau japonais et les textures se diffuminent jusqu'à ressembler à un autre ciel en casacade vers le haut. je me promène sur ce liseré inversé avec d'imperceptibles pieds et recueille en mes yeux le monde bleuté, presque sous mes mains. la lune incomplète est comme l'alabastre d'une fenêtre ouverte sur le dos du monde, brèche magique par où pouvoir me pencher sur les autres galaxies tranquilles de la nuit. là, la queue du jour est encore en train de se traîner lentement entre les coulisses obscures des monts, entre leurs jupes de gaze...



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jueves, 2 de julio de 2009

cartas de amor

@ mgab. / cartas de amor. Collage, 2009.




si on écrit des cartes d'amour, si on calligraphie soigneusement et incessamment le mot amour, si on crie les deux syllabes d'amour sur tous les toits, si on pense très fort jusqu'à inventer de nouveaux mots d'amour, si on cultive l'amour dans son potager, si on rêve aux visites que fait l'amour au fin fond des prisons...
peut-être cela suffit-il à gommer une seconde de stupidité, qui sait...


si escribo cartas de amor, si caligrafío cuidadosamente e incesantemente la palabra amor, si grito las dos sílabas de amor a todos los vientos, si pienso con todas mis fuerzas hasta inventar nuevas palabras de amor, si cultivo el amor en mi huerto, si sueño con las visitas que hace el amor en lo más recóndito de las prisiones...
tal vez sea suficiente para borrar un segundo de estupìdez, quién sabe...



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martes, 23 de junio de 2009

empreintes

© mgab. / empreintes (rencontre Picasso-I. Muñoz). collage, 2009.



diluyo en mi
armas, soledades
mezo la frente
íntima de los sueños
atiendo gozos, como
nocturnas travesías de ti.

je dilue en moi
armes, solitudes
et je berce le front
intime des songes
je réponds aux plaisirs, comme
de nocturnes traversées de toi.



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viernes, 19 de junio de 2009

Vicente Ferrer

© Jesús Martínez Salaverri. s/t. India, otoño 2008.




fulgor delgado entre la lluvia
del alma honda
y callada


mince éclat entre la pluie
de l'âme profonde
et silencieuse


(a Vicente Ferrer, in memoriam, y a todos los miembros de su Fundación en Anantapur, India)



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domingo, 14 de junio de 2009

el granado rojo

© mgab. / del Cahier de dessin, Mila et moi. dibujo. Ronda, 2003.





millones de silencios en éste
conmigo dentro
con el llanto avivado en el granado rojo y
la pequeña comba de su fruto
con dos aletas blancas del cuerpo mío abierto
en mariposa por tu voz
viva muerte volando
con el olor de la higuera a su sombra azul devuelta
mil silencios cogidos a la brizna del aire
por las hierbas
conmigo dentro
contigo dentro y los acantos.


des millions de silences dans ce silence
et moi dedans,
et les pleurs avivés dans le grenadier rouge et
la coupelle de son fruit,
et deux nageoires blanches à mon corps, tel
un papillon qu'ouvrirait ta voix
vivante mort qui vole,
et l'odeur du figuier rendu à l'ombre bleue,
mille silences qu'accrochent quelques herbes
à ce brin d'air,
et moi dedans
et toi dedans et les acanthes.



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domingo, 7 de junio de 2009

round midnight

© mgab. / round midnight.




…esos bloques extrañamente turbios que atesoran en lo más recóndito de su masa unos fulgores fugaces y perezosos, como si se hubiese coagulado en ellos un aire varias veces centenario, como si su cenagoso espesor estuviese formado de aluviones depositados lentamente desde el pasado lejano de la civilización…

Tanizaki. ¿quién puede hablar mejor acerca de la sombra, de lo oscuro donde duermen todas las luces? ¿de tantos estratos acumulados en la serenidad de lo opaco para luego desvelar toda su densidad en una herida abierta, en un destello? y lo que se nos revela entonces, esa luminosa sangre, ¿no es acaso la misma sustancia del universo propio, el resplandor íntimo y celosamente protegido, la llama que nos arde?



ces blocs étrangement troubles qui thésaurisent au plus caché de leur masse des éclats fugaces et paresseux, comme si s'étaient coagulés en eux un air plusieurs fois centenaire, comme si leur épaisseur boueuse s'était formée d'alluvions lentement déposées depuis le lointain passé de la civilisation...

Tanizaki. qui peut, mieux que lui, nous parler de l'ombre, de l'obscur où dorment toutes les lumières? de tant de strates accumulés dans la sérénité de l'opaque qui dévoilent ensuite toute leur densité dans la blessure béante, en un éclair? et ce qui nous est alors révélé, ce sang lumineux, n'est-ce pas au fond la substance-même de l'univers, l'éblouissement intime et jalousement protégé, la flamme qui nous brûle?




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lunes, 1 de junio de 2009

les mots

© mgab. / mamou au pays des livres. collage, 2009





"...C'était le livre qui parlait. Des phrases en sortaient qui me faisaient peur: c'étaient de vrais mille-pattes, elles grouillaient de syllabes et de lettres, étiraient leurs diphtongues, faisaient vibrer les doubles consonnes; chantantes, nasales, coupées de pauses et de soupirs, riches en mots inconnus, elles s'enchantaient d'elles-mêmes et de leurs méandres sans se soucier de moi: quelquefois elles disparaissaient avant que j'eusse pu les comprendre, d'autres fois j'avais compris d'avance et elles continuaient de rouler noblement vers leur fin sans me faire grâce d'une virgule..." [Jean Paul Sartre. Les mots]


les mots ont des secrets impénétrables, des reflets de moire pour tromper notre apprôche. tendres ou lapidaires, les mots sont séducteurs. les mots ne se lassent jamais de tisser des musiques captivantes où s'accrochent nos émotions, et dont nous ne sommes que les interprètes tout en nous croyant leurs compositeurs.

les mots ne se rendent jamais, ils sont inépuisables, infatigables, immortels. les mots sont notre dramatique et extraordinaire éternité.




"...Era el libro quien hablaba. De él salían frases que me aterrorizaban: eran verdaderos ciempiés, ahí pululaban sílabas y letras que estiraban sus diptongos, hacían vibrar sus consonantes dobles: cantarines, nasales, entrecortadas con pausas y suspiros, ricas en palabras desconocidas, se iban encantando a sí mismas con sus meandros sin preocuparse por mi: a veces desaparecían antes de que las hubiese entendido, otras había comprendido ya mucho antes y ellas seguían rodando noblemente hacia su meta sin perdonarme una sola coma..."
[Jean Paul Sartre. Las palabras]

las palabras encierran secretos impenetrables, reflejos de moiré para engañar nuestro acercamiento. tiernas o lapidarias, las palabras son seductoras.las palabras no se cansan jamás de tejer músicas cautivadoras donde se prenden nuestras emociones y de las que sólo somos los intérpretes, creyéndonos sus compositores.

las palabras no se rinden jamás, son inagotables, incansables, inmortales. las palabras son nuestro dramática y extraordinaria eternidad.



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miércoles, 27 de mayo de 2009

communicación

© mgab. / nuevas metodologías para la comunicación entre los pueblos [detalle]. 2009
(etiquetas cosidas y enlazadas sobre tela de hilo)




comunicación cada vez más amplia, comprensión cada vez más estrecha: el SIDA, las gripes, cuántas barreras más pondremos entre nosotros?


communication chaque jour plus ample, compréhension chaque fois plus étroite: le SIDA, les grippes, combien de barrières mettrons-nous encore entre nous?


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jueves, 21 de mayo de 2009

underground


© mgab. / underground. collage




je pense parfois à l'ambre fossile qui alimente tous mes actes, mes pensées, mes voyages intimes...
je pense que rien de mauvais ne devrait naître de l'or endormi des insectes, des plantes, de leur immobilité infinie.

a veces, pienso en el ámbar fósil que alimenta todas mis acciones, mis pensamientos, mis viajes íntimos...
pienso que nada malo debería nacer del oro dormido de los insectos, de las plantas, de su inmovilidad infinita.


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jueves, 14 de mayo de 2009

beautiful worlds



© mgab. / encuentros 2 (Artaud-Jeanne d'Arc). collage. 2009



Me urge otra vez tocar los labios

del sueño que te encierra,
híbrida hija, arena, poesía…
beautiful worlds que agredan mis ojos


je dois de toute urgence toucher à nouveau les lèvres
du rêve qui t’enferme,
enfant hybride, sable, poésie…
beautiful worlds qui assaillent mes yeux


beautiful worlds...


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sábado, 9 de mayo de 2009

l'envol

© mgab. / l'été animal. nº 2. dessins anonymes, photo Toni Catany



Aile sur épaule humaine, sur une photo de corps qui suggère l'envol ou l'aterrissage, le re-contact avec le sol. Peut-être aussi l'impossibilité physique de voler.
D. m'a donné la chauve souris au sortir de l'expo Sudek-Steichen, à l'espace Van Gogh. D. est à l'âge de l'envol, de la volonté de l'envol, du désespoir que cause la pesanteur de l'être.

apprendre à voler, un jour...


Ala sobre hombro humano, en una foto de cuerpo sugiriendo el levantar el vuelo o el aterrizaje, otra vez el contacto con el suelo. Quizá también la imposibilidad de volar.
D. me ha dado el murciélago al salir de la exposición Sudek-Steichen, en el
espace Van Gogh. D. está en la edad del despegue, de la voluntad del despegue, de la desesperanza que causa la pesadez del ser.

aprender a volar, algún día...


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sábado, 2 de mayo de 2009

la siesta

© mgab. / la siesta. 2009



into my arms...



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sábado, 25 de abril de 2009

las emociones inconscientes

© mgab. / las emociones inconscientes. collage (Artaud-Gonord), 2009




... no saber nunca cuánta es la luz
ni cómo viene lloviendo por esas horas
secas...
sensato al abrirle tu piel
tú sabrás sólo del alivio
de la risa en el trigo y
de cualquier torbellino de espigas
como la sed
o el anhelo del mar entre los poros del cielo...


...ne sais jamais le poids de la lumière
ni le chemin qu'elle suit jusqu'à pleurer
entre ces heures sèches...
sois assez sage pour lui ouvrir ta peau
et ressentir le goût du rire entre le blé
d'un tourbillon d'épis,
comme la soif,
ou du désir de mer entre les pores du ciel...


emociones...

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martes, 21 de abril de 2009

rouge désir

© mgab. / la tentación vive abajo. collage, 2009




ganas de abismarse en alguna calidez, esa primavera que no llega nunca, las mañanas todavía frías de guantes y bufanda, el sol mermado por no se sabe muy bien qué aire del norte, oeste, levante, la dichosa sensación térmica... la frialdad de las cifras que se resisten, la frialdad de la in-convivencia diaria, el laconismo sin embargo eterno de los días de paro, el cuchillo de la agresividad en defensa propia. y las penas domésticas por los amigos rotos.

ganas de deseo y de pasión, ganas de olvidarse del tedio, del conformarse, del pasar. otras ganas de vivir. otras ganas de Sur.


envies de s'abîmer dans quelque châleur, ce printemps qui n'arrve jamais, les matins encore froids de gants et d'écharpe, le soleil affaibli par on ne sait trop quel air du nord, de l'ouest, du levant, la fameuse sensation thermique... la froideur des chiffres qui s'incrustent, la froideur de l'in-convivialité quotidienne, le laconisme pourtant éternel des jours de chômage, le couteau de l'agressivité en légitime défense. et les peines domestiques pour les amis brisés.

envies de désir et de passion, envies d'oublier le morne, le conformisme, le je m'en foutisme. d'autres envies de vivre. d'autres envies de Sud.


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miércoles, 15 de abril de 2009

eau de printemps nº 2

© amb / Marie au cerisier. avril 2009




malgré tout, comment ne pas croire que la vie déborde nos tristesses?


a pesar de todo, ¿cómo no creer que la vida desborda nuestras penas?


eau de printemps nº 1
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miércoles, 8 de abril de 2009

l'Aquila, en Italie


© mgab. / y mientras tengo desolado el corazón. collage. 2009



tu dis l’ombre
tu dis le jour de l’ombre
tu dis le jour de l’ombre et j’écoute
l’ombre éclatée sur ce long jour
de paupières closes et de sel.
tu dis la nuit et tous ces chiens
accourent, qui lèchent les mains tièdes
baignées de sel.
tu dis le soir
et s’agrandit la crudité de l’ombre
croûte de sel entre les heures.


dices la sombra
dices el día de la sombra
dices el día de la sombra y escucho
la sombra estallarse sobre el largo día
de párpados cerrados y de sal.
dices la noche y todos esos perros
acuden, que lamen las manos tibias
bañadas de sal.
dices la tarde
y crece la crudeza de la sombra
costra de sal entre las horas.

viernes, 3 de abril de 2009

un arbre



© anonyme / un arbre.




j'aime l'image d'un arbre: une silhouette tranquille et imparfaite qui naît pratiquemment n'importe où, d'une graine apportée par on ne sait quel vent. la force initiale de quatre minuscules racines. la forme irrégulière et compacte, parfois accidentée. parfois torturée. l'épanouissement des bras, libre, en tout sens, généreux. les fruits et les fleurs comme un cadeau promis. le refuge, l'ombre —ah, l'ombre d'un arbre!—. les cycles respectés, le sommeil de l'hiver et le luxuriant été. trois notes d'un oiseau. et la musique entre les feuilles, ce bruissement...

une vie, probablement.


amo la imagen de un árbol: una silueta tranquila e imperfecta naciendo casi en cualquier sitio, de una semilla traída por no se sabe qué viento. la fuerza inicial de cuatro minúsculas raicillas. la forma irregular y compacta, a veces accidentada. a veces torturada. la plenitud de los brazos, libre, en todas las direcciones, generosa. los frutos y las flores como un regalo prometido. el cobijo, la sombra —¡ah, la sombra de un árbol!—. los ciclos respetados, el sueño del invierno y el lujurioso verano. tres notas de un pájaro. y la música entre las hojas, ese susurro...


una vida, probablemente.




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viernes, 27 de marzo de 2009

really the blues

© mgab. / encuentros (Schiele-Sert). collage, 2009





really the blues...

¿será la primavera?

c'est à cause du printemps?


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lunes, 23 de marzo de 2009

un visage

© mgab. / graffiti anónimo. madrid, 2009





il y a des visages qui sentent
la tristesse. et d'autres qui sentent le printemps. les vieilles portes décrépies ne peuvent rien contre cet accès de jeunesse, ce petit vrillon de fraîcheur cloué dans l'air poussiéreux des villes, tourbillonnant au fond de la rétine sans qu'aucune autre image ne puisse l'en déloger, obstiné à nous rouvrir le monde à la fin d'un hiver.

il y a des visages qu'on devrait prescrire aux hargneux, aux sans âme, aux ingrats et aux malhonnêtes de tous poils. il y a des visages qu'on devrait afficher sur son miroir, tous les matins, pour oublier ses propres rancunes contre le monde.


hay caras que huelen a tristeza. y otras que huelen a primavera. las viejas puertas desconchadas son impotentes ante esa erupción de juventud, esa pequeña viruta de frescura clavada en el aire polvoriento de las ciudades, ese torbellino en el fondo de la retina que ninguna otra imagen es capaz de desalojar, obstinada en abrirnos otra vez el mundo al final de un invierno.

hay caras que se deberían prescribir a los hoscos, a los desalmados, a los ingratos y a los deshonestos de cualquier calaña. hay caras que se deberían pegar al espejo, todas las mañanas, para olvidar los propios rencores contra el mundo.


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sábado, 14 de marzo de 2009

géologie, généalogie, d'autres strates...

© mgab. / Généalogie. de la serie Estratos.
[papel, tinta china, agua, metacrilato]





Je trace un continent brouillé où
jaillit la douce incontinence
de la solitude.
je vois à l’intérieur de moi el dulce bosque,
géographie sillonnante des absents,
et la géologie de leurs corps
nourrir des flammes rouges que perturbe le vent
en permanence pour la soif.

Trazo un confuso continente
de donde surge
la dulce incontinencia de la soledad.
veo dentro de mi el dulce bosque,
geografía que surcan los ausentes,
y la geología de sus cuerpos
nutrir las llamas rojas que perturba el viento
para la permanente sed.


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sábado, 7 de marzo de 2009

connaissances?

© mgab. / Babel intime. collage, 2009





Que faire avec tant d'information?

¿qué hacer con tanta información?


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sábado, 28 de febrero de 2009

la sombra

© mgab. / la sombra.




je viens de voir à la Casa de las Alhajas une partie de l'exposition du Museo Thyssen-Bornemisza La Sombra (l'Ombre). Intéressante.

ça m'a rappelé cette photo prise y a quelques années au hasard d'un travail aux environs de Madrid: rien à voir avec une femme en boubou transportant son plat de manioc sur quelque chemin torride d'Afrique. non, ce n'est que moi, un peu moins exotique que l'apparence.

trompeuses, les ombres...


acabo de ver en la Casa de las Alhajas una parte de la exposición del Museo
Thyssen-Bornemisza La Sombra. interesante.
y me ha venido a la memoria esta foto tomada al azar de un trabajo en los alrededores de Madrid: nada que ver con una mujer en boubou llevando su fuente de mandioca por algún tórrido sendero de África. No, sólo soy yo, un poquito menos exótica que la apariencia.

tramposas, las sombras...


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domingo, 22 de febrero de 2009

une ligne...

© mgab. / la ligne. Buitrago del Lozoya. 2009.




...peut-être de vie: celle d'avant où les villages cousaient au long de leurs murs un surjet pour la conversation et pour l'échange, pour un moment d'existence mise en commun. c'était plutôt au crépuscule du soir, à la fin du soleil, à la dernière tiédeur du jour. ça faisait partie de la belle saison et des envies grégaires. ça faisait du bien et du chaud. ça sentait la journée bien remplie et la fatigue. ça sentait le droit de se reposer et d'être simplement heureux.


..una línea, quizá de vida: la de antes cuando los pueblos cosían a lo largo de sus muros un rebatido para la conversación y el intercambio, para un momento de existencia en común. era más bien en el crepúsculo de la tarde, al final del sol, en la última templanza de la tarde. formaba parte de la 'belle saison' y de las querencias gregarias. venía bien y daba calor. olía a jornada cumplida y a cansancio. olía a derecho a descansar y ser simplement feliz.


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domingo, 15 de febrero de 2009

her memory

© mgab. / her memory. collage, 2009.



...cette mémoire des étoiles...

...sur la plage le sable bêle comme des moutons d'infinis
quand la mer bergère m'appelle...
[Léo Ferré]


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sábado, 7 de febrero de 2009

l'escalier

Voy a verte y las palabras
tendrán el aire de abril
confundirán la gota con la lágrima
y el océano se hará más inmenso
que antes de la lluvia de tu voz.
Voy a verte y el espacio acoplará su densidad
a lo que eres sin yo saberlo
desconocido otro
tan íntimo



je vais te voir

et les mots auront un air comme d'avril
et confondront les gouttes et les larmes
et l'océan deviendra plus immense encore
qu'avant la pluie de ta voix.
je vais te voir et l'espace adaptera sa densité
à ce que tu es sans que je sache,
inconnu et autre,
si intime.

© mgab. / l'escalier. 09


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lunes, 26 de enero de 2009

les mains sales

© mgab. / anilines. Le livre bleu et rouge.




Habría de reconocer,
al fulgor de los epitafios entre los trigos
detras del aura roja que encienden los insultos
—por dejar que estén sobre su mesa las manos sucias—

profunda,
la pena del mundo.



il lui faudrait reconnaître,
à cause de l'ardeur des
épitaphes entre les blés
derrière la lueur rouge qu'allument les insultes
—permettant que ces mains se posent,
sales, sur sa table—
profonde,
la peine du monde.


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domingo, 18 de enero de 2009

y la nave va...

© mgab. / del Libro de la soledad.




y la nave va...


en este mundo sembrado de minas anti-personales, la navegación sostenida se está haciendo difícil. seguimos sin embargo cruzando el océano de lava candente, intentando mantener el rumbo firme sin dejar de compartir la mirada atónita y desolada.

tanta maldad incontrolada y admitida, con la sonrisa mirando por otro lado, no deja de distraer un instante la mirada del propio ombligo acobardado por otra crisis, la nuestra, la que nos atenaza las entrañas.

y al final volveremos a ella, la única capaz de conmovernos de verdad.


et le bateau va...

dans ce monde semé de mines anti-personnes, la navigation cohérente devient difficile. nous continuons pourtant de traverser cet océan de lave incandescente en essayant de maintenir fermement le cap, tout en prenant part au regard incrédule et désolé.

tant de férocité incontrôlée et admise, avec notre sourire regardant ailleurs, ne fait que distraire un moment le regard de notre propre nombril effrayé par une autre crise, la nôtre, celle qui nous prend aux tripes.

et nous y reviendrons finalement, à la seule capable de nous émouvoir réellement.


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martes, 13 de enero de 2009

vuelvo pronto...

© mgab. / la neige dans la cour. 2009




merci à tous ceux qui se sont preoccupés pour moi. je ne suis pas morte et je reviens très bientôt!


gracias a todos los que se han preocupado pensando dónde me había metido. ¡estoy viva y vuelvo muy pronto!

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martes, 16 de diciembre de 2008

l'année s'en va...




[pour agrandir, click sur l'image! / para ampliar, clic en la imagen!]



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domingo, 7 de diciembre de 2008

chemin confus...

© mgab. / chemin confus, 2008.






Viajo hasta el infinito

leyéndote
te pareces a un hermano
desconocido, lejos y cerca
íntimo como mi alma

puedo escribir ahora

sobre el hielo o sobre las marmotas
y sigues ahí buscando conmigo
lo que hacen las palabras
apoyando tu dedo
en esta misma llaga donde
sangra algo conocido
tan dulce, y aun hermoso
lleno y vacío
plenitud en la muerte.

Tú vas a los caballos

yo te sigo en los bancos del INEM
rodeada de caras ausentes.
Porque también mi alma
es el solo refugio,
aquí descanso y no me ve el mundo.

[Leyendo a Bukowsky]




je te lis et je vogue
vers l'infini
tu ressembles à un frère inconnu,
lointain et prôche
intime comme une âme

je peux écrire, là,
à propos du gel ou bien sur les marmottes
et tu continues de chercher avec moi
ce que font les mots
en appuyant ton doigt
sur cette même plaie où
saigne quelque chose de connu
si doux, et même tellement beau,
plein et vide
plénitude dans la mort.

Toi tu vas aux courses
moi je te suis sur les bancs de la ANPE
entourée de visages absents.
parce que mon âme m'est aussi
le seul refuge,
je my repose et le monde ne me voit pas.

[en lisant Bukowsky]


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lunes, 24 de noviembre de 2008

du chaud dans le froid

© Thomas Gillain




des jours où le vent souffle fort et où la pointe des montagnes s'habille de blanc: un peu de chaud dans le froid, des couleurs rutilantes, de brusques envies de Sud...
changer de vent...



algunos días en que el viento se hace fuerte
, la punta de las montañas se cubren de blanco: un poco de calor dentro del frío, unos colores brillantes, y ganas bruscas de ir hacia el Sur...
cambiar de aire...


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sábado, 15 de noviembre de 2008

cousu main I

© mgab. / du Petit livre inachevé du Ginkgo Biloba, page deux.




d'où me vient cette obsession pour le fil, le geste de coudre, l'attache ténue d'un brin de coton? de ma famille sans doute, de cette enfance entre toiles et coutures, broderies et arabesques de revues, reprises et points d'or; silences assis au jardin, à la cuisine, à l'atelier; lumières sur les moires, les taffetas, les shantungs; patiences sur les nappes de fil, sur les camaieus de couleurs, sur les robes du soir faufilées et déjà féériques, sur les batistes immaculées, sur le passe-poil des gilets; enivrement des odeurs d'empesage, des draps amidonnés, de la vapeur silencieuse des salles où on repasse les oeuvres d'art...
[à Bonne-Maman, à Tatie, à Maman]


de dónde me viene esa obsesión por el hilo, el geste de coser, el lazo tenue de una brizna de algodón? de mi familia sin duda, de esa infancia entre telas y costuras, bordados y arabescos de revistas, remiendos y puntadas de oro; silencios sentados en el jardín, en la cocina, en el taller; luces sobre los moirés, los tafetanes, los shantungs; paciencias sobre los manteles de hilo, sobre los camaieus de colores, sobre los vestidos de noche hilvanados y ya mágicos, sobre las batistas inmaculadas, sobre el ribete de los chalecos; embriaguez olorosa del almidonado, de las sábanas acartonadas, del vapor silencioso de las salas donde se planchan las obras de arte..
[a mi abuela, a mi tía, a mi madre]


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lunes, 10 de noviembre de 2008

tourbillon

© mgab. / tourbillon.





des jours où la vie est comme ça, belle et confuse...

días en que la vida es así, bella y confusa...


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lunes, 3 de noviembre de 2008

les noms

© anonyme. Les fiancés.





On écrit vos noms sur la pierre. Vous venez de partir à peine et c’est un peu notre peau qui se lacère et stigmatise sous chaque lettre destinée au silence.
On écrit vos noms qui ont encore le souffle tiède de la présence et aussi une indéchiffrable musique pourtant connue et répétée, volontairement répétée dans la vaste étendue du vide auquel on ne croit pas encore, jamais, ni tout à fait.

On écrit vos noms dans la mémoire de l’espace, dans une brume entière peuplée de sensations ouatées mais qu’on sait éphémères parce que la brume, justement, entière, fera d’elles quelques effilochures transparentes d’où se décrocheront nos appels, nos dialogues imaginés, notre infini et inutile désir de protection, encore.

On croit que la solitude est votre solitude. On regrette vos vies comme s’il ne s’agissait que d’un choix établi depuis toujours bien au-delà de nous et non de votre architecture construite et assumée de l’absence.

On veut croire que ces fils ténus qui nous relient encore aux souvenirs de vous seront plus invincibles que la mort. La mort, cette énorme distance creusée autour de nos sourires.

Et vos images, tous ces gestes de vous qui peuplent nos maisons, toute cette éternelle jeunesse déversée sur nos jours comme pour nous interdire la tristesse, mais qui aiguise la peine de ne pas avoir tout vêcu, de ne pas avoir joui de ces rires basculés dans l’infini. Pas assez joui, jamais.

Vos transparentes et lointaines et douteuses existences, déjà, sont pourtant le souffle muet qui anime ce que nous sommes et ce que nous transmettons, et qui ne s’éteint pas tant que vibre votre sourire sur de petites lèvres familières: comme son grand-père; comme cette autre dont on raillait un peu les rondeurs et s’insinue soudain dans l’autre rondeur d’un genou inachevé...

On écrit vos noms, aussi, à chaque détour de nos vies, comme qui dessine les fidèles repères des cartes, tous ces endroits qu’on a rendus possibles en les vivant et qui nous accompagnent, sourdement émus à l’intérieur de notre valise, à chaque voyage.

On écrit vos noms et on tisse autour d’eux la trame d’un monde entier de recoupements, d’unions et de promesses, de banalités qui ressuscitent un exotisme fané et virtuel auquel on se familiarise peu à peu, qu’on fait nôtre par force puisque les dâtes et les lieux concordent, sur les grimoires illustrés d’émouvantes cérémonies recensées en pattes de mouche. Alors, vos noms s’expliquent soudain par une curieuse coincidence d’autres noms identiques qui font de chaque famille un univers entier, compact, différencié.

Vous êtes tous des nôtres, on a enfin trouvé qui vous protège ou qui vous pleure, on a l’impression que le ciel est moins vide...



Escribimos vuestros nombres sobre la piedra. Apenas os acabáis de marchar y es un poco nuestra piel la que se lacera y estigmatiza debajo de cada letra destinada al silencio. Escribimos vuestros nombres, que poseen aún el tibio soplo de la presencia y también una indescifrable música conocida y repetida, voluntariamente repetida en la vasta extensión del vacío en el que no creemos todavía, nunca, ni del todo.

Escribimos vuestros nombres en la memoria del espacio, en una bruma enteramente poblada de sensaciones acolchadas que sabemos efímeras; porque la bruma, justamente, entera, hará de ellos deshilachados transparentes de donde se descuelguen nuestras llamadas, nuestros imaginados diálogos, nuestro infinito e inútil deseo de protección, todavía.

Creemos que la soledad es vuestra soledad. Echamos de menos vuestras vidas como si sólo se tratara de una elección establecida desde siempre, mucho más allá de nosotros, y no de una arquitectura de la ausencia por vosotros construida y asumida.

Queremos creer que esos hilos tenues que nos atan aún a vuestro recuerdo serán más invencibles que la muerte. La muerte, esa enorme distancia abierta alrededor de nuestras sonrisas.

Y vuestras imágenes, todos los gestos vuestros que pueblan nuestras casas, toda esa eterna juventud vertida sobre nuestros días como para impedirnos la tristeza, pero que agudiza la pena por no haberlo vivido todo, por no haber gozado de esas risas ya volcadas en el infinito. No haber gozado lo suficiente, jamás.

Vuestras transparentes y lejanas y dudosas existencias, desde ya, son sin embargo el soplo mudo que anima lo que somos y lo que transmitimos, y que no se apaga mientras vibre vuestra sonrisa en unos pequeños labios familiares: como su abuelo; como ese otro de cuyas curvas nos mofábamos un poco y se insinúa de repente en la otra curva de una rodilla inacabada...

Escribimos vuestros nombres, también, a cada recodo de nuestras vidas, como quien dibuja las fieles referencias de los mapas, todos esos lugares que hemos hecho posibles viviéndolos y que nos acompañan, calladamente conmovidos dentro de nuestra maleta, en cada viaje.

Escribimos vuestros nombres y tejemos alrededor la trama de un mundo entero de intersecciones, uniones y promesas, banalidades que resucitan un exotismo marchito y virtual con el que familiarizarnos poco a poco, hacerlo nuestro a la fuerza ya que las fechas y los lugares concuerdan, en los manuscritos repletos de conmovedoras ceremonias registradas con patas de mosca. Vuestros nombres se explican entonces, y de repente, por la curiosa coincidencia de otros nombres idénticos que hacen de cada familia un universo entero, compacto, diferenciado.

Sois todos de los nuestros, hemos encontrado al fin quien os proteja y quien os llore, y da la impresión de que el cielo no esté tan vacío...


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lunes, 27 de octubre de 2008

suture

© mgab. / suture. página de le livre d'Antinoüs. 2007.





suture, joint, couture, cicatrice, plaie, blessure, déchirure, accroc, lésion, points...


sutura, junta, costura, cicatriz, llaga, herida, desgarro, rasgón, lesión, puntos...


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jueves, 23 de octubre de 2008

Akira

© d.t. / Akira.




Akira, je pleure aujourd'hui ta petite mort.
tu étais très beau.

Akira, lloro hoy tu pequeña muerte.
eras muy guapo.


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domingo, 19 de octubre de 2008

tumulte

© a.m.b. / le fauteuil d'eau.




debo
sospecho
alcanzar la quietud en pleno nudo de tormentas

en la cotidiana acritud de los hechos

sin tierras que asir sin patria dibujada
sin el común sentido del reposo

sin nada alrededor que sepa confortar mi lecho

ni siquiera una sombra en mis brazos

sin pequeñas parcelas de sabiduría
sino con la arena sin cesar rastreada
cumplida

ofrendada



je devrai
je crois
reconquérir le calme au plein noeud de l'orage

entre la quotidienne acritude des choses
sans terre où aborder, sans visible patrie

à jamais hors du sens utile du repos


sans rien autour qui sache conforter ma couche

même plus d'ombre sur mes bras

absentes désormais parcelles de sagesse

seul le sable jour à jour ratissé
accompli

en offrande


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miércoles, 15 de octubre de 2008

October 15th, Blog Action Day: Poverty

© mgab. / le banc. Madrid. 2008.




Pobreza. (de pobre) f. Calidad de pobre. Falta, escasez.
Pobre. (del latín pauper, eris) adj. Necesitado, que no tiene lo necesario para vivir.
(Diccionario RAE)


'...Gatsby se daba abrumadora cuenta de la juventud y misterio que la riqueza atesora y protege, de la lozanía de un nutrido guardarropa, y de Daisy, radiante como la plata, segura y orgullosa por encima de las ardientes luchas de los pobres...' (F. Scott Fitzgerald. El gran Gatsby)



Pauvreté. n.f. (du latin paupertas). État de celui, de ce qui est pauvre.
Pauvre. adj. (du latin pauper). dépourvu ou mal pourvu du nécessaire. Stérile, sans ressources.
(Dictionnaire Larousse)


'... Gatsby se rendait terriblement compte de la jeunesse et du mystère que thésaurise et protège la richesse, de l'exubérance d'un garde-robe bien pourvu, et de Daisy, brillante comme l'argent, sûre d'elle et orgueilleuse au-dessus de l'ardente lutte des pauvres...'
(F. Scott Fitzgerald. Le grand Gatsby)

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