
© mgab. / agenda 2011 / la casa encendida. collage
le monde est par moments irrespirable. mais la vie est si belle...
el mundo es irrespirable por momentos. pero la vida es tan hermosa...
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...on dit bien que le sable possède une singulière musique, que ses plus infimes grains creusent sans cesse l'espace, et que de leur lente friction naissent des sons inexplorés encore... et que ce pourrait être une autre version du silence.../...dicen que la arena posee una música singular, que sus granos más ínfimos horadan sin cesar el espacio, y que de su lenta fricción nacen sonidos aún inexplorados... y que esto podría ser otra versión del silencio...
...il eut suffi
d’un souffle maritime et de silences
posés bas sur tes joues
comme des anges défaits et quotidiens,
quelque trace de l’herbe de ces collines, là,
tachant le drap où se replie l’âme au matin
de l’inconnu vertige.
...hubiese sido suficiente
un soplo marítimo y algunos silencios
posados bajo en tus mejillas
como ángeles deshechos y cotidianos,
alguna traza de la hierba de esas colinas, ahí,
manchando la sábana donde se dobla el alma, en la mañana
de desconocido vértigo.
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no me digas que no te gusta
the girl with the red hat en su hermosa efervescencia
la osada mirada de la vida temprana
buscándote
no me digas que no te gusta
esa luz de cera en la nariz
como a las orillas de los bosques la luz
sol líquido que esparce
de las mariposas los mágicos ocelos
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...hacha de sonido, cincel de viento y trueno, aguas disolventes, afirmación de luz, escaleras, sótanos, degradada tormenta, pliegues secos de la voz, roturas, desdenes, soliloquios de lluvia y pájaros oscuros, incendios y bomberos, narcolepsia invertida, crudos amantes, más escaleras, hacia la azotea, hachazos de sol, rostros paseantes, turbio juego de sudor, alma, quebrados, quiebros, urgencia, prisa, asma vencido, sonrisa extrema, ludópatas del aire, collares de gritos, espasmos, dura caricia, días difíciles, gozos, remanso memoria de...
...hache de son, ciseau de vent et de tonnerre, eaux dissolvantes, affirmation de lumière, escaliers, caves, orage dégradé, plis secs de la voix, déchirures, dédains, solliloques de pluie et d'oiseaux oscurs, incendies et pompiers, narcolepsie inversée, sauvages amantes, d'autres escaliers, vers la terrasse, coups de hache de soleil, visages passants, jeu trouble de sueur, âme, fracture, faillites, urgence, hâte, asthme vaincu, sourire extrême, ludopathes de l'air, colliers de cris, spasmes, dure caresse, jours difficiles, jouissances, havre, mémoire de...
[texto y foto: © mgab.]
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je sentirai dans la rumeur de l'eau
la peau sauvage qui me guide d'avant
et me retire
et puis m'accueille
et l'odeur sanguinolente où je palpite.
ces voix de sel qui parcourent mon corps
ne sont pas miennes, elles prviennent de jours étranges
et leurs yeux regardent
maintenant repliées, mes ailes.
[photo et texte: © magb.]
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no puedo. nunca puedo echar a la basura cuando caen al suelo esas mariposas que han desaprendido a volar. se han soltado en un momento desesperado y se han lanzado al vacío, suicidas adolescentes arrugadas en su desamparo y yo las recojo, en el rito sagrado de detener el olvido de otros días brillantes.
están ahora dentro de una caja de botones que abro de vez en cuando. toco las arrugas sonoras de sus pequeñas faldas y siento su color ligero como un viento que los sostiene en mi mano, invisible y casi quieto.
je ne peux pas. je ne peux pas les jeter à la poubelle quand ils tombent sur le sol, ces papillons qui ont désappris le vol. ils se sont lachés dans un moment de désespoir et se sont lancés dans le vide, adolescents suicides fripés dans leur désarroi et moi je les ramasse, dans le rite sacré d'arréter l'oubli d'autres jours brillants.
ils sont à présent dans une boite à boutons que j'ouvre de temps en temps. je touche les froissures sonores de leurs petites jupes et je sens leur couleur légère comme un vent qui les soutiendrait dans ma main, invisible et presque arrêté.
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je vois le triton bleu sur mon plancher de pin valsain doré dans la pénombre, vert-de-gris tendre encore, mutilé dans sa fuite à l'au-delà du mur nocturne. Il étire ses doigts entre combien de mondes, sans gouvernail et le regard muet?
(animal trouvé dans le salon de la maison à Madrid, amené par la chatte Siouxie —queue coupée—. me rappelle la main. je pense tout à coup à la main d'un homme-dieu, une des photos de Toni Catany)
veo el geko azul sobre mi parquet de pino valsain dorado en la penumbra, verde-gris tierno aún, mutilado en su huida hacia el más allá del muro nocturno. ¿entre cuántos mundos estira sus dedos , sin timón y la mirada muda?
(animal encontrado en el salón de mi casa en Madrid, traído por mi gata Siouxie —cola cortada—. me recuerda la mano. pienso de repente en la mano de un hombre-diod, una de las fotos de Toni Catany)
[machine à écrire, gravures de livre de sciences naturelles, intervention sur une photographie de Toni Catany et reproduction en polaroid. impression par photocopie / máquina de escribir, grabados de libro de ciencias naturales, intervención sobre una fotografía de Toni Catany y reproducción en polaroid. impresión por fotocopia.]
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ella se desnuda en el paraíso
de su memoria
ella desconoce el feroz destino
de sus visiones
ella tiene miedo de no saber nombrar
lo que existe
elle se dévêt dans le paradis
de sa mémoire
elle ignore le féroce destin
de ses visions
elle a peur de ne pas savoir nommer
ce qui existe
[Alejandra Pizarnik]
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