miércoles, 24 de febrero de 2010

eau de printemps nº 3

© mgab. / eau de printemps nº 3.




comme ce héros de Calvino qui traçait un signe sur la grande nuit de l'univers, chaque fois que sa planète accomplissait un cycle et revenait à son point d'origine. et le signe était chaque fois différent, effacé par d'autres auteurs de signes mais réécrit avec obstination, comme l'éternelle fidélité des étoiles.

como ese héroe de Calvino que trazaba un signo sobre la gran noche del universo, cada vez que su planeta cumplía un ciclo y volvía a su punto de origen. y el signo era cada vez distinto, borrado por otros autores de signos pero otra vez escrito con obstinación, como la eterna fidelidad de las estrellas.



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lunes, 8 de febrero de 2010

rutas de seda...

© mgab. / littoral.





aprendo a ilimitar

lanzadas en el cielo en humosa claridad de nieve

todas las cercas de los verbos.


para ver en los mundos

todo el rostro oculto de mi mundo

sustituyo tu nombre

yendo a los olvidados pliegues de la tierra

decriptando

el ignoto trabajo de las patas que dibujan

rutas de seda en las arenas.




j'apprends à illimiter

lancées au ciel en fumeuse clarté de neige

toutes les enceintes des mots.


pour voir parmi les mondes

le visage entier et caché de mon monde

je remplace ton nom

en allant jusqu'aux plis oubliés de la terre

décryptant

la labeur ignorée des pattes qui dessinent

des routes de soie sur les sables.




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lunes, 1 de febrero de 2010

d'autres sables

© Yumiko Kurihara + mgab. / s.t.




... mientras agito mis piernas en el perfil oscuro, llamando otra vez la luna lunática en la orilla arenosa del día, como si fuera a contestar, bajito, a los oídos del sueño que llevo entre mis brazos, acunándole, y que no se quiere dormir jamás.


... pendant que j'agite mes jambes dans le profil obscur, appelant à nouveau la lune lunatique sur la rive sableuse du jour, comme si elle allait répondre, doucement, à l'oreille du rêve que je porte entre mes bras, que je berce, et qui ne veut jamais s'endormir.




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domingo, 24 de enero de 2010

la muerte de las flores

© mgab. / la muerte de las flores.




plenilunio de sauces y desahucio de sal en los ojos
toco la rodilla clara donde descansan
la muerte de las flores
y las sienes estucadas de vino

puedo contar historias de los pasos,
mientras dormía el pequeño borde del agua,
y acordarme del más largo abrazo de los peces.
creo ver los mechones cortados de las hierbas
entre la mano abierta de los bosques
y relucir también
las uñas trasquiladas en cada pincel de los vientos.


pleine lune entre les saules et un abandon de sel dans les yeux

je frôle le genou clair où reposent aussi

la mort des fleurs

et les tempes que marbrent les vins


je peux dire l'histoire des pas,

tandis que dormait la petite rive de l'eau,

et remémorer la longue embrassade des poissons.

je crois voir les mèches d'herbes coupées

dans la main ouverte des forêts

et reluire encore

les ongles mal coupés dans les pinceaux des vents.


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lunes, 18 de enero de 2010

le buvard



j'ai toujours aimé les buvards, sans me préoccuper vraiment pour ce terrible qualificatif qui lui sert de nom. tout compte fait, il lui va bien, il pourrait même s'appeler poivrot, á la limite... vu que sa 'haute porosité' en fait un buveur no discriminatif, tout sauf éclectique: il absorbe de la même façon le gros pinard et le cru haut de gamme... et on ne s'en plaint pas au vu des résultats.


siempre me han encantado los secantes —en francés algo como 'bebedores' , con alguna connotación vulgar—, sin que me preocupara en exceso este terrible calificativo que le hace oficio de nombre. bien mirado, no le va mal, hasta podría llamarse borrachín... en vista de que su 'alta porosidad' hace de él un bebedor no discriminativo, todo menos ecléctico: absorbe lo mismo el tinto peleón y el caldo alto de gama... de lo que nos nos quejamos en vista de os resultados.





le buvard, l'ancien buvard des 'écoliers', le meilleur et, comme tel, celui qui a disparu de la circulation et qu'on ne trouve plus guère que dans les papeteries fânées, c'est un peu comme le détective d'une existence qui n'a pas vraiment vêcu; des essais, des râtés, des reprises et des échecs définitifs. bref, tout ce qui aurait pu constituer un autre parcours mais en est resté au stade de l'embryon, de l'idée, de l'élan. quelque chose aussi d'une double vie.


el secante, el antiguo secante de los colegiales, el mejor y, como tal, el que desapareció de la circulación y que no se encuentra más que en algunas papelerías 'fânées', es un poco como el rastreador de una existencia que no llegó a ser del todo; ensayos, fallos, nuevos intentos y fracasos definitivos. en resumen, todo lo que podría haber constituido otro itinerario pero se quedó en la fase de embrión, de idea, de impulso. algo también de doble vida.





et puis il y a quelquefois dans ces traces maladroites ou biffées une espèce d'oeuvre d'art du hasard, une sublime revendication de l'inconscient, une sorte d'écorchure toute nue sur un morceau de silence.


y luego se encuentra, a veces, en esos rastros torpes o tachados une especie de obra de arte del azar, una sublime reivindicación de lo inconsciente, une suerte de laceración desnuda sobre un trozo de silencio.




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martes, 12 de enero de 2010

la dernière page

© mgab./ la dernière page de l'agenda 2009.



j'ai l'habitude de récupérer tous les ans un vieil agenda non utilisé, dont les jours ne correspondent même pas à ceux de l'année en cours. j'ai adoré celui de cette année, si baroque, aux dessins d'ouverture ou fin de mois si farfelus...

et l'année s'est envolée comme elle était venue, comme une luge glissant sur le faîte d'une chaîne de montagnes, mi dramatique mi enthousiaste, mais j'ai toujours essayé de la voir sous le prisme de l'humour que m'a inspiré ce dessinateur inconnu, compagnon du jour à jour... merci, l'artiste!


tengo por costumbre recuperar cada año una vieja agenda no utilizada, cuyos días no se corresponden siquiera a los del año en curso. me ha encantado la de este año, tan barroca, con unos dibujos de entrada y salida de mes tan excéntricos...

y el año se ha volado como había venido, tal un trineo deslizándose en la cresta de una cadena montañosa, mitad dramático mitad entusiasta, pero intenté siempre verle bajo el prisma del humor que me inspiraba ese dibujante desconocido, compañero del día a día... ¡mil gracias al artista!



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lunes, 4 de enero de 2010

couleurs


© mgab. / une branche. La Marina, 09.




hay siempre un momento en que la luz recoge fuerzas antes de perderse, agudiza las puntas aceradas de sus flechas y dispara a la piel de las cosas, edificando alrededor suyo efímeros andamios de colores desmesurados.

al día no le gusta irse sin más, le encanta dejarnos ese recuerdo exuberante que nos permita confundir término y comienzo, que nos deje creer que todo empieza, aún en el mismo momento de morirse.



il y a toujours un moment où la lumière reprend des forces avant de se perdre, aiguise les pointes acérées de ses flêches et les lance sur la peau des choses, édifiant autour d'elles d'éphémères échafaudages aux couleurs démesurées.

le jour n'aime pas partir comme ça, tout simplement, il adore nous laisser ce souvenir exhubérant qui nous permet de confondre fin et commencement, qui nous laisse croire que tout commence, jusqu'au moment même de mourir.




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martes, 22 de diciembre de 2009

dans le jardin de Mila...

© mgab. dans le jardin de Mila. déc. 2009.




un peu de paix, beaucoup d'amour... et le bonheur est là !
joyeux Noël et bonne année à tous !

un poco de paz, un mucho de amor... ¡y la felicidad viene sola!
¡feliz Navidad y estupendo Año Nuevo para todos!




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viernes, 18 de diciembre de 2009

l'arbre rouge

© mgab. / l'arbre rouge. Presa de Gascó. décembre 2009



el otoño se acerca al invierno, coquetea con él y le lanza guiños de complicidad. desde lo más profundo del frío temprano, la naturaleza también lanza gritos de rebeldía, se desmarca con un inconformismo palpitante y osado. su silencio dormido se resquebraja en ese rojo inesperado por donde se cuela parte de la savia vital que se resiste todavía al reposo. esas hojitas bermellón sólo esperan la próxima helada para caerse y quedarse profundamente quietas en el inmenso sueño de la tierra.

l'automne se rapproche de l'hiver, le drague et lui lance des clins d'oeil complices. depuis la profondeur du froid précoce, la nature elle aussi lance des cris de rébellion, marque les distances par un anti-conformisme palpitant et osé. son silence endormi s'ébrèche dans ce rouge inattendu par où se filtre une partie de la sève vitale se refusant encore au repos. ces petites feuilles vermillon n'attendent que la prochaine gelée pour tomber et demeurer parfaitement tranquilles dans l'immense sommeil de la terre.



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domingo, 6 de diciembre de 2009

trajectoires


© mgab. / Moleskine. pages le monde et moi.




la trajectoire du monde et la mienne ne coincident pas toujours...

la trayectoria del mundo y la mía no siempre coinciden...



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domingo, 29 de noviembre de 2009

self-portrait

© mgab. / self-portrait. collage, 2008.




j’ignore tout de la clarté,

jusqu’à son odeur d’âme

jusqu’aux bords de ses peurs,

possibles, égarées

dans une zone absolue de mon moi.

et s'il faut ignorer

j’ignore même la substance douce

des désirs minuscules

et encore la niaise suffisance

de l’émoi.

j’ignore le nom brave

que l’on donne à ces fils tendus

jusqu’à tous les extrêmes

ou qui ceignent l’abîme, les abîmes

et mon coeur.



ignoro todo de la claridad,

hasta su olor a alma

hasta los bordes de sus miedos,

posibles, extraviados

en una zona absoluta de mi yo.

por ignorar ignoro

hasta la sustancia dulce de

los deseos minúsculos

y aún la tonta suficiencia del sentir.

ignoro el nombre valiente

que se les da a esos hilos tensos

hasta cualquier extremo

o los que ciñen el abismo, los abismos

y mi corazón.




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domingo, 22 de noviembre de 2009

itinéraires

© mgab. / Moleskine, pages intinéraires.






j'aime contempler les musiques diverses que tisse notre esprit dans le recueillement de la solitude, les pensées qui s'entrecroisent et finissent par tracer un itinéraire unique et obligatoire: là où je dois passer aujourd'hui, peut-être pas demain, mais aujourd'hui, le point précis où convergent toutes les routes possibles et qui séclaircit peu à peu, devient unique, indispensable.


la création artistique surgit d'une immense confusion que seul le temps peut décanter, polir, fabriquer et mettre au monde. la confusion, comme le chaos, est le bouillon de culture de toute existence.



me gusta contemplar las músicas diversas que teje nuestro espíritu en el recogimiento de la soledad, los pensamientos que se cruzan y terminan por trazar un itinerario único y obligatorio: ahí por donde debo pasar hoy, mañana tal vez no, pero hoy sí, el punto concreto donde convergen todas las rutas posibles y que se aclara poco a poco, se vuelve único, indispensable.


la creación artística surge de una inmensa confusión que sólo el tiempo consigue decantar, pulir, fabricar y alumbrar. la confusión, como el caos, es el caldo de cultivo de cualquier existencia.




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lunes, 16 de noviembre de 2009

l'ombre

© mgab. / les bouteilles. Casa Velázquez, Madrid.




l'ombre n'est rien. rien qu'un trouble, une froissure dans la lumière. rien qu'un tremblement dans la poussière que distillent les instants.
l'ombre est un espiègle va-nu-pieds qui suit le monde à la sauvette. l'ombre est un singe apprivoisé, un timide effronté, un sourire goguenard derrière nos fières allures.
l'ombre joue dans ton dos, et s'y protège, et s'y complait.

la sombra no es nada. nada sino una turbación, una arruga en la luz. Nada más que un temblor en el polvo que destilan los instantes.
la sombra es un travieso descamisado que sigue el mundo de prisa y corriendo. la sombra es un mono domesticado, un tímido descarado, una sonrisa guasona detrás de nuestros soberbios andares.
la sombra juega detrás de tu espalda, y en ella se protege, y en ella se complace.



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domingo, 8 de noviembre de 2009

Lorca

© mgab. / page Lorca, vieux cahier nº 1.



Lorca pleurait par les yeux de ses dessins. Pierrot-Lorca pleurait sur Granada et sur sa mort sans savoir, sans douleur, comme pour ajouter à ce flux le propre mouvement de son émotion, l'imprimer sur l'inquiétude de l'océan enfermé au profond du coeur.

Lorca pleurait pour tisser un rideau de pluie, capable de ne pas lui cacher le chemin qui mène à la mer, seulement capable de tracer un chemin praticable au milieu de l'immense sêcheresse du monde.

On ne sait où est le ciel, où n'est plus le ciel, où est déjà la mer, où la mer cesse d'être la mer et devient ce ciel de lumière sans étoiles.

On ne sait où est la mer, au-dessus du ciel inondé de lumière de sel, ou au-dessous de ce firmament échevelé et sauvage. L'air et l'eau, confondus, osmosés, symbiosés. invertis...



Lorca lloraba por los ojos de sus dibujos. Pierrot-Lorca lloraba por Granada y por su muerte sin saber, sin dolor, como para añadir a ese flujo el propio movimiento de su emoción, imprimirla sobre la inquietud del océano encerrado en lo profundo del corazón.

Lorca lloraba para tejer una cortina de lluvia, capaz de no taparle el camino hacia el mar, sólo capaz de trazar un camino practicable en medio de la inmensa sequedad del mundo.

No se sabe dónde está el cielo, dónde ya no está el cielo, dónde ya está el mar, dónde el mar deja de ser el mar y deviene en
este cielo de luz sin estrellas.

No se sabe dónde está el mar, encima de este cielo inundado de luz de sal, o debajo de este firmamento deshilachado y salvaje. El aire y el agua, confundidos, osmoseados, simbioseados, invertidos...




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domingo, 1 de noviembre de 2009

la liberté

© Jordi Esteva. Derviche en éxtasis. Omdurman. Sudán.



la liberté?
¿la libertad?



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lunes, 26 de octubre de 2009

la montagne sacrée

© mgab. / la montagne sacrée. 2009



on ne peut pas se promener impunément dans le monde, nos pas nous portent toujours vers quelque règne inconnu où bat un coeur splendide ou atroce, attendant une offrande improvisée, de sang parfois, ou de pleurs bien salés dans le meilleur des cas. la nature est un animal sauvage ingrat et tendre, et séducteur, et impitoyable.


no podemos pasearnos impunemente por el mundo, nuestros pasos nos conducen siempre hacia algún reino desconocido donde late un corazón espléndido o atroz, a la espera de una ofrenda improvisada, de sangre a veces, o de lágrimas bien saladas en el mejor de los casos. la naturaleza es un animal salvaje ingrato y tierno, y seductor, y sin piedad.



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jueves, 15 de octubre de 2009

dans les plis de ta jupe

© mgab. / Miguel Hernández. du Livre rouge et bleu.



la muerte que se escribe
siempre temprana
en los destellos de la sangre

la mort vient blanche
qui craque dans les plis de ta jupe
au phoenix de ton front
à l'étoile jaune de ton sein


* * *

siento todas mis ataduras [M. Hernández]



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martes, 29 de septiembre de 2009

Wabi Sabi

© Miroslav Tichy. fotografías.



"Le monde est plein sans moi, comme dans La nausée; il joue à vivre derrière une glace; le monde est dans un aquarium; je le vois tout près et cependant séparé, fait d'une autre substance..."
[Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux.]

"El mundo está lleno sin mi, comme en La nausée; juega a vivir detrás de un espejo; el mundo está dentro de un acuario; lo veo muy cercano y sin embargo separado, hecho de otra sustancia..." [Roland Barthes. Fragmentos de un discurso amoroso.]


Ces photos de Miroslav Tichy, dans la lignée de la philosophie japonaise du Wabi Sabi, sont pour moi le monde parfait vu par l'oeil imparfait, imprécis, indéfini et ignorant. Elles ont mis en cage un instant intime à l'intérieur d'une vie secrète, dérobé avec fruiction, avec dévotion. Elles sont le mystère de ce qui est autre, de ce qui vit dans l'aquarium, derrière la vitre invisible et inviolable.

Estas fotografías de Miroslav Tichy, muy en la línea de la filosofía japonesa Wabi Sabi, son para mi el mundo perfecto visto desde el ojo imperfecto, impreciso, indefinido e ignorante. enjaularon un instante íntimo dentro de una vida secreta, gozosamente, devotamente robado. son el misterio de lo otro, de lo que vive en el acuario, detrás del cristal invisible e inviolable.



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domingo, 20 de septiembre de 2009

la route

© mgab. / Vivir ya detrás de todo..., del Livre rouge et bleu.



pour initier la route vers
l'intime finitude
où rien n'existe et tout

pour que d'autres savoirs envahissent

les mille renaissances

qui ne savent du temps


pour que le corps déjà

démembre ses avoirs

pour que dans le chaos

le moi s'effondre après le moi

et après toute chose.



por iniciar la ruta hacia
la íntima finitud
donde nada existe y todo

por que otros saberes invadan

los mil renacimientos
que no saben del tiempo


para que el cuerpo ya

desmembre sus haberes
para que en el caos

el yo se desmorone tras el yo

y tras todas las cosas.



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jueves, 10 de septiembre de 2009

Noanoa

© Paul Gauguin / du journal Noanoa, voyage à Tahiti.




.... et dans cette forêt merveilleuse, dans cette solitude, dans ce silence, nous étions deux. Lui, un tout jeune homme et moi presque un vieillard. L'âme défleurie de tant d'illusions, le corps lassé de tant d'efforts et cette longue et cette fatale hérédité des vices d'une société moralement et physiquement malade...


... y en ese bosque maravilloso, en esa soledad, dentro de ese silencio, éramos dos. Él, extraordinariamente joven y yo casi un anciano, el alma desflorada de tantas ilusiones, el cuerpo cansado de tantos esfuerzos y esa larga y esa fatal herencia de los vicios de una sociedad moral y físicamente enferma...

[P. Gauguin. 1894)



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miércoles, 2 de septiembre de 2009

summertime

© mgab. / lien.




on a refermé l'été. même si les dates ne correspondent pas tout à fait à ce blues intermittent qu'il nous laisse déjà, on a refermé l'été et sa porte de vieux bois derrière laquelle on imaginait une mer, même si elle n'y avait jamais été.


on a refermé l'été avec un lien fragile que n'importe quoi peut emporter, un bout de musique à deux sous qui nous laisse la voix maladroite des rêves coupés au réveil et qu'on cherche interminablement à recoudre dans les soubresauts de la mémoire.

on a refermé l'été. on a fabriqué vite fait une petite écuelle de plaisir à mettre sur la fenêtre et laper de temps en temps un arôme de fruit glacé qui ressemble à nos audaces, cette course inutile hors du temps qu'on croyait pour toujours, pour jamais plus, pour un an prochain...



hemos cerrado el verano. aún si las fechas no corresponden del todo con ese blues intermitente que ya nos deja, hemos cerrado el verano y su puerta de madera vieja tras la que imaginábamos un mar, aunque no hubiese estado nunca.

hemos cerrado el verano con un lazo frágil que cualquier cosa puede llevarse, un trozo de música de pacotilla que nos deja la voz torpe de los sueños cortados al despertar y que intentamos interminablemente coser otra vez en los sobresaltos de la memoria.

hemos cerrado el verano. hemos fabricado a toda prisa una pequeña escudilla de placer para poner en la ventana y lamer de cuando en cuando un aroma de fruta helada que se parece a nuestras audacias, esa carrera fuera del tiempo que creíamos para siempre. para nunca más. para un año que venga...



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domingo, 23 de agosto de 2009

the border line

© mgab. / the border line. le livre bleu et rouge.




je tisse une passion du temps
pas encore sagesse.
jamais la trace d'un enfant
—son regard bleu
à en dévier l'autre enfant le possible—
n'évite un cerf qui meurt
dans l'absolu silence.

je tais un cri
bleu rouge étincelant et pauvre
cependant.



tejiendo una pasión del tiempo
no sabio todavía.
nunca la huella de un niño
—su mirada azul
hasta vencer el otro niño el posible—
aparta un ciervo que se muere
en el absoluto silencio.

ahogando un grito
azul y rojo brillante y pobre
sin embargo.



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viernes, 14 de agosto de 2009

no hunger

© mgab. / no hunger. collage. 2009



tengo que esperar tus días, pequeño saltamontes
cuando no te inunde más este vacío
ni la fruta deshecha inmadura
se corrompa en tu sien

puedo esperar todas las horas
deseando que abras
otra vez los párpados, los herméticos labios
y la piel de tu frente desgarrada ahora
por tanta mala sal

hay un dolor atroz de tu vida en la mía
pequeño saltamontes hay un dolor inmenso

aun así la alegría
de sentirte otra vez enlazado
un instante
a mi árbol



Je devrai attendre les jours, petite sauterelle
où ne t'inonde plus ce vide
où le fruit immature et défait
arrête de corrompre tes tempes

je peux attendre toutes les heures
avec le seul désir de voir
à nouveau s'ouvrir tes paupières, tes lèvres scellées
et la peau de ton front maintenant déchirée
par tant de mauvais sel

il y a une douleur atroce de ta vie dans la mienne
petite sauterelle, une douleur immense

mais encore un bonheur
de te sentir à nouveau enlacé
un instant
à mon arbre



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jueves, 6 de agosto de 2009

06.08.1945

© Joe O'Donnell. Nagasaki, 1945.




Hiroshima, Nagasaki. hay cosas que conviene no olvidar nunca.

almost blues...



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miércoles, 29 de julio de 2009

la corteza de las palabras / l'écorce des mots

© mgab. / cahier de dessin page 3.




¿Qué recelan las sombras
donde los ojos construyen
la hermosa alcoba del silencio,
el diario infinito de la luz acabada
el espesor suave del paso olvidado
en el temblor de hierba
ya serena,
el ave equivocada por debajo del cielo
el ave que no sabes...?


que cachent donc les ombres
là où l'oeil édifie
la belle chambre du silence,
le journal infini de la lumière éteinte
l'épaisseur douce de ce pas oublié
dans un tremblement d'herbe

apaisée déjà,

cet oiseau fourvoyé au-dessous du ciel

l'oiseau que tu ne sais...?



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jueves, 23 de julio de 2009

human thoughts

© mgab. / Human thoughts vs animal being (tributo a Plata de Palo). collage, 2009.




Soy vertical
pero preferiría ser horizontal.
...........
Esta noche, bajo la luz infinitesimal de las estrellas,
los árboles y las flores han derramado sus olores frescos.
Camino entre ellos, pero no se dan cuenta.
A veces pienso que cuando estoy durmiendo
me debo de parecer a ellos a la perfección —
oscurecidos ya los pensamientos.
Para mi es más natural estar tendida.
Es entonces cuando el cielo y yo conversamos con libertad,
y así seré útil cuando al fin me tienda:
entonces los árboles podrán tocarme por una vez, y las flores tendrán tiempo para mi.



Je suis verticale
mais je préfèrerais être horizontale.
..............
Ce soir, sous la lueur infinitésimale des étoiles,
les arbres et les fleurs ont versé leurs fraîches odeurs.
je marche au milieu d'elles, mais elles ne s'en rendent pas compte.
Je pense quelquefois que dans mon sommeil
je dois leur ressembler absolument —
une fois assombries les pensées.
Il est plus naturel pour moi d'être étendue.
c'est alors que le ciel et moi parlons en liberté,
et il en sera ainsi le jour où je me coucherai enfin:
les arbres pourront pour une fois me toucher, et les fleurs pourront me consacrer un peu de temps.


I Am Vertical

But I would rather be horizontal.
I am not a tree with my root in the soil
Sucking up minerals and motherly love
So that each March I may gleam into leaf,
Nor am I the beauty of a garden bed
Attracting my share of Ahs and spectacularly painted,
Unknowing I must soon unpetal.
Compared with me, a tree is immortal
And a flower-head not tall, but more startling,
And I want the one's longevity and the other's daring.

Tonight, in the infinitesimallight of the stars,
The trees and the flowers have been strewing their cool odors.
I walk among them, but none of them are noticing.
Sometimes I think that when I am sleeping
I must most perfectly resemble them--
Thoughts gone dim.
It is more natural to me, lying down.
Then the sky and I are in open conversation,
And I shall be useful when I lie down finally:
Then the trees may touch me for once, and the flowers have time for me.



(Sylvia Plath)



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