domingo, 30 de diciembre de 2007

amigos

© mgab. / de el libro de la soledad.



sería hora de hacer balance, chequearme a mi misma en esta época de mucho silencio en medio del alboroto de diciembre y encender una luz para saber donde he estado hasta ahora...


sería hora de enumerar las alegrías, pequeñas, y la felicidad de segundos en estado puro; las valentías diminutas que permitieron pasos imperceptibles en un camino inseguro y torpe; las recompensas solitarias e íntimas, ese orgullo repentino por haber superado alguna barrera invisible, por atreverme a mirar del lado de las olas imprevisibles y audaces; la tristeza por otras tristezas, el vacío donde cae algún amigo, la desesperanza propia o ajena; y el miedo, la cobardía de la resignación —ese pequeño "suicidio diario"—, el gusto por tocar fondo y no querer resurgir jamás; la rebelión inútil cuando va contra todos y no contra uno mismo; y la débil voluntad, esa traidora de buenas intenciones...


sería un buen momento para hacer las paces conmigo misma y felicitarme por lo poco conseguido, acordarme de que muchos, todos casi, avanzamos a "pasitos enanos" , tambaleándonos en el puente de un mismo navío encabritado encima de este bizarro océano...

y acordarme de que las palabras se lanzan al aire, se extienden, alcanzan metas imprevisibles pero no azarosas; y luego vuelven ampliadas, sonoras y reconfortantes, desde desconocidos amigos que se van haciendo los más fieles compañeros del viaje...

gracias a todos, amigos del alma, por esas palabras devueltas, siempre más hermosas y sabias: me encanta vuestra compañía!



Ce devrait être l'heure de faire un bilan, de m'ausculter moi-même en ce moment de grand silence au milieu du brouhaha de décembre, et d'allumer une lumière pour savoir où j'ai été jusqu'ici...


ce devrait être le moment d'énumérer les joies, petites joies, et le bonheur de quelques secondes à l'état pur; les minuscules courages qui ont permis des pas imperceptibles sur un chemin incertain et maladroit; les récompenses solitaires et intimes, cet orgueil soudain pour avoir surmonté quelque barrière invisible, pour avoir osé regarder du côté des vagues imprévisibles et audacieuses; la tristesse à cause d'autres tristesses, le vide dans lequel sombre un ami, le désespoir propre ou étranger; et la peur, la lâcheté de la résignation —ce petit "suicide quotidien"—, le plaisir de toucher le fond et de ne jamais plus vouloir en ressurgir; la révolte inutile quand elle va contre tous et non contre soi-même; et la volonté si faible, traîtresse de toutes les bonnes intentions...


ce devrait être un bon moment pour faire la paix avec moi-même et me féliciter pour le plus petit but atteint, me rappeler que beaucoup, tous ou presque, avançons à "pas de nains", en tangant sur le pont d'un même navire cabré au-dessus de ce bizarre océan...


et me rappeler que les mots se lancent dans l'air, s'étendent, atteignent des buts imprévisibles mais non hasardeux; et qu'ils reviennent ensuite amplifiés, sonores et réconfortants, provenant d'amis inconnus qui deviennent nos plus fidèles compagnons de voyage...


merci à tous, amis de l'âme, pour ces mots renvoyés, toujours plus beaux et plus sages: j'adore votre compagnie!

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